Introduction
La Journée mondiale de la Santé du 7 avril 1998 était consacrée à la commémoration de la fin de la première décennie de « l’Initiative pour une Maternité sans Risque » inaugurée en 1987 par la première Conférence Internationale sur la Maternité Sans Risque (Nairobi). L’objectif de cette conférence patronnée conjointement par la Banque mondiale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour les Activités en matière de Population (FNUAP) était de « non seulement attirer l’attention sur la mortalité maternelle mais surtout d’inciter à une action immédiate et concertée au niveau national et international en vue de mettre un terme à cette tragédie » [112]. Selon l’OMS, 585 000 femmes décèdent chaquen année dans le monde d’une cause liée à la grossesse, l’accouchement ou le post-partum ; 99% de ces décès surviennent dans les pays en voie de développement (PVD) [1, 2]. À ce drame individuel, s’ajoute le drame social : ces décès surviennent chez des femmes en âge de procréer qui, non seulement laissent derrière elles de nombreux orphelins et des familles brisées, mais représentent aussi une perte importante de capacité de travail et de productivité. Encore la mortalité maternelle ne reflète-t-elle qu’une partie du problème. On estime que 15 fois plus de femmes présentent des complications graves, dont certaines laisseront des séquelles ou des handicaps qui conduisent fréquemment au rejet social et familial de la femme (ex : fistules vésico et/ou recto-vaginales) [45, 78, 84, 86].